Embouteillage

Le terme d’embouteillage englobe une suite d’actions visant à conditionner le produit en bouteille : nettoyage de la bouteille (lorsqu’elle est consignée), ajout de gaz carbonique pour gagner en pétillance, remplissage, bouchage, pasteurisation du contenu et pose d’une étiquette.

L’embouteillage à Bellot commence de façon artisanale. Ariel a installé dans un premier temps une chaudière à charbon afin de produire la vapeur nécessaire au lavage et à la pasteurisation. Dans la laveuse circulaire, des jets d’eau additionnés de détergent alimentaire étaient projetés à l’intérieur des bouteilles, lesquelles étaient ensuite rincées à l’eau potable. Les bouteilles étaient ensuite placées (à la main) sous le bec (robinet) de la soutireuse iso barométrique. Le cidre préalablement gazéifié (5 à 6 gr de CO2 par litre) s’écoulait sur les parois de la bouteille, sans effervescence car maintenu à une pression de 1,5 à 2kg (ou bar) tant dans le réservoir contenant le cidre que dans la bouteille. Dans les années 1950, au temps d’Ariel, les bouteilles étaient placées (toujours à la main) dans un récipient en acier (parallélépipédique) qui pouvait contenir 2 à 300 unités. Une vapeur vive était introduite dans le récipient rempli d’eau afin d’élever la température progressivement jusqu’à 70/75 degrés pour éviter un choc thermique.

Cela se produisait pourtant assez souvent : plus la température d’un liquide gazéifié augmente, plus la pression intérieure est importante. Elle peut atteindre 6 à 8kg par cm2, et même plus lorsque la bouteille est remuée brutalement.

Le rendement de cette première chaîne d’embouteillage ne dépassait pas 3 à 400 bouteilles / heure et c’est la pasteurisation qui ralentissait cadence.

Le chef d’atelier de l’époque, Monsieur Barrois, a imaginé et construit un pasteurisateur pour augmenter la cadence d’embouteillage. Il s’agissait d’une sorte de tunnel d’environ 12 m de long et 1,5 m de large. Sur des rails en fer rond, des wagonnets contenant plusieurs rangées de bouteilles avançaient très lentement sous une « pluie » d’eau chaude qui circulait en circuit fermé. L’eau était pompée dans un bac situé à la partie inférieure du tunnel et envoyée sur une plaque perforé au-dessus des bouteilles. Il y avait deux zones de température 45/50°C puis 70/75. Le chargement des chariots se faisait toujours manuellement mais la cidrerie gagnait en productivité.

Evolution de l’embouteillage

A partir de 1965, le développement des ventes et des nouveaux produits ont conduit Serge à installer un nouveau groupe d’embouteillage automatisé pouvant produire 4.000 bouteilles / heure. Les bouteilles étaient décaissées manuellement mais acheminées ensuite par des chemins de « chaînes à palettes » jusqu’à la soutireuse/capsuleuse, le pasteurisateur et l’étiqueteuse. A la sortie, elles étaient encaissées manuellement.

Dans les années 70 et 80, de nouvelles chaines d’embouteillage performantes et automatisées ont permis de gagner en productivité et en qualité, notamment pour l’habillage des bouteilles 75 cl (cidres bouchés et jus de fruits pétillants pour l’export) avec la pose de coiffes, collerettes, étiquettes et contre-étiquettes. Les nouvelles chaines d’embouteillages pouvaient atteindre la capacité de 10.000 bouteilles / heure.

Commentaire de Serge Mignard.

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