Le transport

Pour approvisionner la cidrerie en pommes, livrer en tonneaux, demi muids citerne ou en caisses, la cidrerie a toujours disposé de ses propres véhicules (Ariel Mignard les avait fait peindre en rouge pour les rendre plus visibles) et ne faisait appel à des transporteurs qu’en cas de besoin, permettant ainsi un service de livraison au meilleur coût et la reprise des emballages consignés (bouteilles et caisses).

Ariel commandait ses camions Berliet au garage Riester à Coulommiers. Les deux chauffeurs étaient Henri Hennequin dit « Riton » et Toto Mercier. Riton était une figure de la cidrerie … Entré à l’âge de 16 ans, il a connu les trois patrons (Adolphe, Ariel et Serge) jusqu’à sa retraite à 65 ans comme responsable des livraisons après avoir parcouru au volant de son camion près de 3 millions de km sans un seul accident ni accrochage alors qu’il ne fallait qu’un 1,5 million de km pour obtenir la plus haute distinction de la Prévention Routière.

Face au développent des ventes, Serge a installé un garage et en confié la direction à Dominique Ignace. Au plus fort de l’activité, le garage comptait 6 mécaniciens et assurait l’entretien de plus de 80 véhicules, sans compter ceux des établissements repris ou crées comme les dépôts de Lyon (Mr et Mme Marchand) ou Nancy (Michel Folcher et Jean Pfaff).

La cidrerie a compté jusqu’à une vingtaine de chauffeurs, notamment Mr De Michelli et René Bourguignon (décédé tragiquement sur la route en revenant de livraison à Sens), puis Guy Agache, Maurice Anne, Mimile Houdrichon, Pierrot Agache, Bernard Hannequin, Maurice Bourguignon, Jean Biyak …

Je suis arrivé à la cidrerie en octobre 1968 et ai dirigé le garage pendant 26 ans. Après un emploi de mécanique générale chez mon oncle à Beton Bazoches, Serge Mignard m’a confié l’entretien des camions (un dizaine à cette époque), de trois ou quatre chariots élévateurs et des véhicules de société. Le garage étêtait d’abord installé dans l’ancienne cidrerie, avant de déménager faute den place dans l’un des hangars en demi-lune (vers 1971. Avec le développement de la cidrerie, il m’a fallu pourvoir à l’entretien des véhicules de tous les établissements du groupe (Rouen, Auffay, Gournay, Chateaurenard, Mantes la Jolie …) et des dépôts (Lyon, Nancy). Au plus fort de l’activité, le garage comptait 6 mécaniciens et assurait l’entretien de 7 semi-remorque, 27 camions, 15 véhicules utilitaires, 23 voitures et 10 chariots élévateurs (rien qu’à Bellot). Beaucoup d’heures, des dépannages la nuit, des grosses responsabilités, une grande confiance de tous … mais aussi une grande fierté pour avoir pu accompagner la cidrerie dans sa réussite. – Dominique Ignace

de d.à g. : Emile Houdrichon, Alain Matrat, Pierre Thibault, x, x, x, Dominique Ignace, Jules Bucher, Yves Lemaryé, Serge Mignard, Marie Laure Dumonteil, Maurice Anne, Maurice Monin, Michel Folcher, Toto Mercier, Roger Surplie, Gérard Hiernard, Guy Agache, x, x, x, Bernard Hennequin, Michel Tchepack, Michel Houdrichon, Prieur, Jean Biyak, x, x

Au fil des ans, le coût des emballages était devenu très important et la consigne représentaient d’énormes frais d’immobilisation financière (bouteilles, caisses en bois puis plastique, palettes …). En parallèle, le « verre perdu » (caisses en carton ou  caisse palettes pour les grandes surfaces) s’est progressivement imposé, tant en France que pour l’exportation. En passant du « verre consigné » au « verre perdu », la cidrerie a donc du réorganiser son service transport en faisant appel à des transporteurs et a été contrainte de se séparer d’une partie de ses chauffeurs, lesquels n’ont d’ailleurs eu aucun mal à retrouver du travail compte tenu de leur professionnalisme. Les semi-remorques de la cidrerie ont été revendus, ainsi que le camion-citerne longtemps conduit par Yves Lemaryé. Il ne restait pratiquement plus que des petits véhicules pour les livraisons en régional.

Commentaire de Serge Mignard.

Laisser un commentaire