Les banques

La cidrerie a toujours eu des besoins de trésorerie pour régler les échéances, réaliser des investissements ou couvrir le décalage entre le financement des campagne de pommes et les ventes. Lorsque j’ai pris la direction de la cidrerie, à la suite de mon père, les premières difficultés ont commencé avec la banque historique de la société, la BRED de Coulommiers, au moment de couvrir les besoins récurrents de trésorerie.

Lorsqu’Ariel est tombé malade, nous devions prendre livraison d’un camion Berliet à Villeurbanne, carrossé et peint en rouge pour la cidrerie. Le directeur de la Bred, Mr Maugret, m’a signifié que s’il connaissait bien mon père, il ne me connaissait pas moi. Par conséquent, il n’était pas question pour lui ni d’honorer les traites (si le compte n’était pas suffisamment approvisionné), ni d’établir le chèque de banque nécessaire pour prendre possession du camion. J’ai alors contacté le directeur de l’agence de la Société Nancéenne de la Ferté sous Jouarre, Monsieur Leroy, qui m’a fait confiance et m’a proposé, après avoir ouvert un compte, d’effectuer un virement à la BRED pour que les échéances et les traites des soient réglée, sans oublier non plus le montant du fameux chèque de banque ! Le directeur de la BRED m’a dit alors dit que c’était un malentendu et qu’il n’était pas question de pénaliser la cidrerie, un très ancien client, etc, etc … et cela m’a été confirmé par la maison mère de la BRED à Vincennes. Mais pour moi, le mal était fait … La Société Nancéenne est devenue notre banque principale et l’est restée ; ce qui prouve qu’il ne faut pas travailler avec une seule banque, ne serait-ce que pour des opérations en « pool ».

Chaque année, il me fallait obtenir le concours des banques pour un prêt de campagne (réescomptable auprès de la banque de France) afin d’acheter les matières premières (cidres et pommes) et prévoir aussi un stock de sécurité pour la saison suivante en cas de récolte déficitaire. Les relations avec les banques ont toujours été un sujet sensible et j’ai appris qu’un banquier ne « sait pas écrire ». Il vous convoque en cas de difficulté et vient vous voir quand tout va bien. 

En somme, il vous vend un parapluie quand il fait beau ! 

 

Commentaire de Serge Mignard.

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