Il y a plusieurs dizaines d’années, chaque cidrerie commercialisait ses produits essentiellement dans sa région d’implantation. Le développement des circuits de distribution et la création des centrales d’achat ont amené les entreprises à élargir leur audience sur le plan national et la concurrence est devenue plus féroce.
Au sein du Syndicat National des Industries Cidricoles, les relations personnelles sont restés cordiales, sans doute parce que les problèmes commerciaux ne se sont que rarement abordés : il est essentiellement question de législation et de son évolution au plan européen, de publicité collective (avant qu’elle ne soit examinée dans le cadre de l’ANIEC).
Pour ma part, j’entretenais des liens amicaux avec certains cidriers, comme Louis Raison (également maire de Domagné). C’est pourquoi je lui avais proposé de nous associer pour la reprise de la cidrerie Gavrel à Ferrières en Bray. Mais bien sûr, cela n’empêchait pas la rivalité sur le terrain.
Lorsque j’étais jeune chef d’entreprise, avant la reprise par Joker, Jean Malvoisin, président fondateur, m’a dit : « Monsieur Mignard on vous voit un peu trop à nos frontières ». Quant à Jean Favennec (cidreries du Calvados et président du SNIC), il m’avait lancé : Mignard, je vous interdit de visiter mes clients ! »
Commentaire de Serge Mignard.